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L’usine de Grand-Anse : « cette campagne, c’est la galère !»

L’usine de Grand-Anse : « cette campagne, c’est la galère !»

En passant devant l’usine de Grand-Anse à Grand-Bourg, on la voit fumer à croire à l’élection d’un Pape et on se dit qu’elle fonctionne bien, après ses travaux de réfection de chaudière qui ont coûté des millions d’euros. Mais si vous rentrez dans son enceinte, c’est un inventaire à la Prévert de dysfonctionnements : chaudière mal réglée qui s’arrête plusieurs fois par jour, un nouveau turbo à roder, et l’usine qui se dit victime de micro-coupures d’électricité à répétition… L’outil industriel accuse un retard important sur son calendrier prévisionnel. Dans les champs, c’est l’incompréhension.

Ce jeudi 12 mai, près de 1000 Tonnes de cannes, dont une bonne partie mêlée de terre et de paille, attendent d’être broyées. Un monticule de plusieurs mètres de haut sur plusieurs dizaines de mètres de long camoufle même l’entrée du bâtiment industriel. Sans compter les cannes disposées dans le hangar à l’entrée. Certaines sont là depuis plusieurs jours selon la direction de la Sucrerie-Rhumerie de Marie-Galante (SRMG). Il n’y a pas eu de pesée samedi et lundi derniers car l’usine a dû faire passer 1000 autres tonnes de vieilles cannes qui étaient sur place depuis six jours. Quand on demande au directeur, Stéphane Deniaud, comment se passe la campagne, il répond spontanément « c’est la galère ! ». Et en plus, avec les coupures EDF de jeudi, l’usine a été privée d’électricité et été arrêtée une bonne partie de la journée en attendant que l’île soit rebranchée sur le câble sous-marin vers 19H. La tension électrique du réseau iloté de Marie-Galante n’est pas suffisamment stable pour donner satisfaction à l’usine.

Mais même sans cet épisode, c’était déjà la galère. Commencée depuis le 31 mars dernier, avec un objectif de 56 000 T de cannes, on en est qu’à 23 000 Tonnes en cette deuxième semaine du mois de mai au lieu des plus de 30 000 Tonnes prévues. Une usine dont la modernisation a été louée dans les médias et au final, elle a le hoquet ! Depuis le début, la chaudière ne fonctionne pas comme il faut. Derrière, c’est tout le système, composé des opérateurs et des planteurs, qui tousse. Même les salariés seraient harassés par une campagne usante dont ils ne voient pas le bout. Explications…

Une chaudière mal réglée : « Jusqu’à 6 arrêts certains jours »

Des arrêts de chaudière, il y a en a eu 40 ou 50 (depuis le début de la campagne, ndlr) avec des jours à 5-6 arrêts d’affilée. « Non mais c’est énorme ! », commente Stéphane Deniaud avant de reprendre «  On a eu des jours où on démarrait la chaudière et une heure après elle était arrêtée ». Les vitesses de réaction des vannes du ballon ont été mal réglées. Seulement voilà, l’usinier explique que le fournisseur de la chaudière est parti au bout de la période de mise en route de cinq jours laissant les équipes de l’usine face à une chaudière qui s’arrête à la moindre variation de ces vannes. « On s’est débrouillés tout seul pendant quasiment un mois avec un truc qui n’était pas stable, une sécurité qui marchait tellement bien qu’à la moindre petite variation, ça s’arrêtait. On a eu des périodes très compliquées », expose le directeur. « On a menacé notre fournisseur (STEIN, ndlr) et on a fait venir un huissier pour constater que ça ne marchait pas », détaille le responsable. Depuis quelques jours seulement, un salarié du fournisseur a été envoyé sur place. La situation devrait encore être instable la semaine prochaine.

Des micro-coupures EDF?

Cette année, contrairement aux précédentes, pas mal de petites coupures EDF qu’on ne perçoit pas forcément à la maison seraient à noter selon la direction de la SRMG. « Et quand il y a, même une variation minime, ça coupe chez nous. Le turbo s’écroule et l’usine s’arrête. On redémarre, on relance. On est rodés maintenant en une demi-heure on arrive à relancer l’usine mais les premiers jours, on mettait deux –trois heures à relancer. On ne savait pas d’où ça venait», relate le directeur. Tout relancer cela signifie le redémarrage des turbo-alternateurs, redémarrage des moulins, redémarrage du Schreider, et seulement après on peut commencer à broyer. « Parfois, on relance et on en a une (micro-coupure, ndlr) juste après et on doit encore repartir. On n’a pas le choix ». De son côté, Emile Famy, chef du service Système Electrique d’EDF Archipel Guadeloupe, interrogé ce vendredi matin, indique que « le réseau est normal à Marie-Galante » et invite la sucrerie à prendre contact avec les services d’EDF pour expertise. « Il peut y avoir des phénomènes plus locaux alors j’invite les clients qui pourraient avoir ce genre de phénomènes à se manifester. Pour l’instant, le réseau électrique se porte très bien », conclut Emile Famy.

La direction de l’usine fait également mention d’un nouveau turbo-alternateur qui a dû lui aussi être « fiabilisé ». Suite à des retards de livraison, son arrivée prévue en novembre est finalement intervenue mi-mars et il a été  installé en même temps que la chaudière. Des incidents de turbo, il y en aurait déjà eu une quinzaine en quelques semaines. À cela, rajoutez une canne qui est 10% plus fibreuse qu’habituellement, qui a beaucoup moins de jus, plus difficile à préparer et à broyer. Vous avez les ingrédients parfaits d’une campagne « compliquée ». Des réglages sont nécessaires cette année pour une usine qui n’a pas tourné depuis deux ans. La campagne devrait s’achever en juin.

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