Le Kann’Spirit qui doit se dérouler du 24 au 26 juin à Marie-Galante doit considérablement réduire la voilure! Exit Kes the Band, Lycinaïs Jean, Jocelyne Béroard, Georges Décimus et les autres artistes à l’aura caribéenne qui avaient été présentés. Il n’y a pas assez d’argent dans les caisses pour organiser un événement de cette ampleur. Du coup, plus de scène à Trianon-Roussel. Plus de concert payant. La billetterie est fermée depuis plusieurs jours mais l’événement n’est pas annulé contrairement à des fakes qui se diffusent comme une traînée de poudre sur Whatsapp où l’on voit une affiche KANN’SPirit barrée du mot ANNULÉ en rouge.
Yvonne a acheté un pass Samedi-Dimanche à 50 euros et un ticket Samedi à 30 euros. Mais depuis la Pentecôte, elle entend des rumeurs sur le Kann’Spirit qui serait moins ambitieux que prévu alors elle a tenté de se renseigner en envoyant des mails, mais pas de réponse. « La billetterie, on ne peut plus y accéder et moi je suis la seule à avoir déjà acheté mes tickets. On voulait y aller à 5 alors du coup j’ai commencé à m’inquiéter. « J’ai envoyé plusieurs mails, je suis passée par Instagram mais je n’ai aucun retour de l’Office. Ils comptent informer les gens quand ? « , demande-t-elle en faisant remarquer que sur les réseaux de l’événement, rien n’a encore été modifié. « Sur leur site, ils indiquent toujours le nom des artistes », se désole-t-elle, juste désireuse d’avoir des informations. Même son de cloche chez Gwladys qui a tenté d’acheter son billet depuis une dizaine de jours. « Mes amies ont leurs tickets et elles ont loué une villa, elles ont leur location de voiture pour cet événement. Et à aucun moment il n’y a eu d’annonce disant qu’il n’y a pas de concert ou de quoi que ce soit », dit-elle. A l’heure où nous publions cet article, l’Office du tourisme de Marie-Galante n’a toujours pas publié de communiqué de presse pour officialiser une décision qui aurait pourtant été entérinée en Conseil d’Administration du 2 juin dernier. Rappelons-le, l’événement a lieu dans deux semaines exactement. Un nouveau spot est diffusé en radio depuis quelques jours parlant de l’événement mais pas des artistes. De source officieuse, on nous assure qu’il devrait y avoir des remboursements sous peu. Souvenez-vous, l’événement avait été lancé en grandes pompes à la Foire de Paris…mais visiblement sans avoir tous les financements. Alors, bi-dim-bo
Un budget à un demi-million d’euros dont il manque une bonne partie
De sources concordantes, l’organisation d’un tel festival de la filière cannes allait nécessiter 500 000 euros environ de budget. Soit la moitié de ce que coûte actuellement le Terre de Blues dans sa version la plus aboutie. « Il nous manque une bonne partie », nous a confié Josélaine Gélabale, la Présidente de l’Office du tourisme jeudi 2 juin à l’issue du conseil d’administration. L’organisme apportait pour sa part la billetterie. Le reste était demandé à la Région et au Conseil Départemental. D’ailleurs, leurs logos figurent sur l’affiche officielle de l’événement. À la Région, on affirme avoir reçu avec beaucoup de surprise la demande de financement de l’Office. « Un budget à 500 000 euros ? C’est ridicule », nous confie-t-on. « La façon dont c’était présenté, on a l’impression qu’on apportait la majeure partie (en réalité plus de la moitié soit 260 000 euros) alors que la Région n’a pas été demandeuse de cette manifestation. On travaille déjà sur un événement du 19 au 25 qui ne nous coûte pas un demi-million d’euros et qui est un concours international auquel on s’attèle depuis un an et qui se déroule en Guadeloupe avec un passage à Marie-Galante », confie la source. « On a reçu une demande il y a deux semaines pas plus. Mais on n’a pas cet argent. On peut pas. On ne bosse pas comme ça. C’est de l’argent public », nous dit-on. Résultat : la demande n’est même pas passée en commission. « On passe en commission des demandes sur lesquelles on va prendre le temps de réfléchir, de discuter mais là ce n’était clairement pas la peine ». En ce qui concerne le Département, il indique que la demande de financement formulée par l’Office suit son cours, que le site de Trianon- Roussel doit être mis à disposition dans le respect de la sécurité des lieux, que des visites de terrain ont été menées en ce sens. Mais quand Foufougong informe que Trianon ne doit finalement plus être le site de la manifestation aux dernières nouvelles, oh surprise! et on nous répond « Sans commentaire ».
Un Kann’Spirit au régime sec et plus de Jimmy’s on the Beach
Dans la nouvelle configuration, ce sont des concerts dans les restaurants qui auront lieu avec d’autres artistes que ceux annoncés. Une liste devait être rendue publique cette semaine, nous avait affirmé l’Office la semaine dernière. « Plus de concert payant. Tout sera gratuit et le village artisanal (qui devait être à Trianon) sera à Grand-Bourg au niveau du port », glane-t-on du côté de Josélaine Gélabale, la présidente de l’Office. « Une scène sera installée, au niveau du port, beaucoup plus petite que celle du off du Terre de Blues afin d’assurer une animation », nous dit-on d’autre part. Des éléments confiés oralement. Aucun écrit communiqué. Vu l’importance de ces informations, nous avons attendu qu’un communiqué sorte mais nous sommes comme ma Sœur Anne alors qu’en coulisses, tout semble se profiler vers un événement à minima. À tel point que même la Jimmy’s, à l’origine prévue le 25 a été déprogrammée. Les organisateurs de l’événement ont récemment sorti leur programme pour le mois de juin. Aucune trace de la Jimmy’s on the Beach à Marie-Galante qu’ils pensaient organiser le 25 en off du concert de samedi. « Ça ne vaut pas le coup de venir » , nous confirme l’un des organisateurs qui explique en avoir discuté avec quelqu’un désormais en charge du Kann’Spirit. Si même les personnes en charge découragent des organisateurs de venir. Mais il faut dire qu’une Jimmy’s on the Beach de cette ampleur représente environ 100 000 euros de budget. Pas le type de pari financier qu’on mise sur un village dans le bourg et des artistes dans les restaurants. Le Kann’Spirit semble s’être perdu entre jeux politiques, financiers et stratégies de territoires.
