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Bouclier Qualité Prix +: quel impact pour Marie-Galante? Le SGAR répond à nos questions

Bouclier Qualité Prix +: quel impact pour Marie-Galante? Le SGAR répond à nos questions

LE BQP+ pourrait arriver d’ici quelques semaines. Le 16 août dernier, la Préfecture publiait un communiqué annonçant le démarrage des négociations pour compléter son bouclier qualité prix qui depuis plusieurs années ne concerne que les surfaces de plus de 800 m2. Un bouclier quelque peu percé qui ne concernait donc pas les îles du Sud ou les zones excentrées de la Guadeloupe continentale.

On en sait plus sur les discussions en cours grâce à une interview accordée par le SGAR, le Secrétaire Général aux Affaires Régionales, Régis Elbez, la semaine dernière. Dans un premier temps, le bouclier va commencer à dix produits pour les plus petites surfaces concernées sur des produits de base comme le riz, les pâtes…et surtout les prix contrôlés ne concerneront que les enseignes affiliées à des marques de la grande distribution. Alors qu’à Marie-Galante, on le sait, certains distributeurs importants sont indépendants sans oublier les nombreux lolos. Et quid des aides au transport, pour pallier le surcoût de la double insularité ? On en parle également.

Le Secrétaire Général aux Affaires Régionales de la Préfecture de Guadeloupe avait noté depuis son arrivée il y a deux ans l’absence du Bouclier Qualité Prix dans les Iles du Sud notamment. Mais ce n’est que le 19 juillet dernier qu’une circulaire du Ministère des Outre-Mers est tombée en vue de pouvoir négocier un Bouclier Qualité Prix +. Selon nos informations, l’intervention de la Préfète chargée de mission à Marie-Galante a été significative.

En quoi va consister ce BQP+ pour les îles du Sud, M. Elbez?

REGIS ELBEZ, SGAR  : « Dans le BQP+, il y aura au moins une dizaine de produits parmi les plus consommés. Nous analysons les tickets de caisse pour mettre au point cette liste. Le but est de commencer et d’entrer dans un dispositif : une dizaine de produits pour les toutes petites surfaces sur des besoins élémentaires tels le riz, le lait, les pâtes… Notre volonté c’est de pouvoir monter à une cinquantaine voire une centaine de produits pour les plus grandes surfaces concernées. C’est un travail compliqué. Ces magasins de proximité ont peu de produits. Ils font leur marge sur les produits de première nécessité donc ça va encore venir intervenir sur celle-ci. Il n’y a pas d’assortiment de produits. Il n’y a pas toute la diversité de ce qu’on peut retrouver en Guadeloupe continentale ».

Quand pourra-t-on voir arriver ces fameuses étiquettes ?

REGIS ELBEZ : « On espère faire signer les accords de modération à la fin du mois d’août voire mi-septembre. Le temps de préparer les étiquettes, la mise en place, cela pourrait intervenir quelque temps après ».

Qui prend part aux négociations ?

RÉGIS ELBEZ : « Les discussions sont en cours actuellement entre les centrales d’achat, les associations de consommateurs entre autres. C’est parfois houleux, ce sont des réunions qui sont longues, jusqu’à 5 heures. Ça va se faire dans les Iles du Sud car on a les moyens pour négocier. Pour tous les magasins affiliés, je suis confiant. Ils sont représentés par les centrales d’achat. Nous traitons avec une baisse des prix sur la base de la centrale d’achat, c’est-à-dire du grossiste. Pour ceux qui ne sont pas affiliés, les magasins sans marque, sans enseigne, c’est autre chose. Ils sont revendeurs et n’ont pas forcément de centrale d’achats. Ça va être plus compliqué puisqu’il faut surtout qu’il y ait une proposition au prix de vente. Cela étant dit, rien ne s’oppose à ce que les gérants qui veulent participer à ce BQP+ prennent notre attache afin que nous puissions les accompagner dans leurs démarches.

A t-on une idée précise du surcoût de la vie à Marie-Galante par rapport à la Guadeloupe continentale ?

RÉGIS ELBEZ : « On a des points de comparaison sur des gammes de produits mais on n’a aucune étude statistique qui a été rendue publique à ma connaissance de ce point de vue-là. Aujourd’hui, l’INSEE ne fait pas cette étude pour les territoires extra-insulaires et la DEETS (Direction de l’Economie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités) ne contrôle pas en dehors du Bouclier Qualité Prix. Mais justement, le fait d’en créer un amènera de la visibilité sur ces territoires, sur les produits concernés ».

Pourrait-on imaginer une centrale d’achat globale pour réguler les prix ?

RÉGIS ELBEZ, SGAR : « Cela pose la question du modèle de la libre-concurrence. Il faut que vous puissiez avoir la capacité à choisir votre enseigne. C’est le principe de la libre-concurrence qui est un principe constitutionnel et fondamental et sur lequel l’Etat ne peut pas intervenir en la matière. Dans ces conditions, considérer que l’Etat serait dans les voies et moyens de constituer une centrale d’achat qui s’oppose au modèle de libre-concurrence n’est pas dans nos réflexions actuelles parce que ça voudrait dire qu’on serait dans une réflexion d’un prix à terme qui serait réglementé puisqu’on aurait qu’une seule centrale d’achat. Tout le monde a compris l’enjeu. Tout le monde doit percevoir que les efforts sont nécessaires pour lutter contre la vie chère sur le territoire. À rappeler que dans le Bouclier Qualité Prix, entre 70 et 106 produits sont concernés par des prix plafonds. Le but avec le BQP+ c’est de pouvoir augmenter le nombre de produits y compris dans les grandes surfaces de Guadeloupe continentale ».

EN MARGE DU BQP+ : DES AIDES RÉGIONALES POUR LE TRANSPORT INUTILISÉES ?

Qui peut financer le transport des marchandises entre la Guadeloupe et Marie-Galante? L’Etat n’a pas la main sur cette partie car les aides au transport régional sont du ressort … du Conseil régional. Selon nos sources, il existe des dispositifs qui pourraient prendre en charge la moitié du transport des marchandises vendues en commerce à Marie-Galante. Seulement à l’état de nos recherches, il nous a été précisé succinctement que la Région n’a pas été sollicitée par les entités en mesure d’en bénéficier. Sous réserve d’éléments plus étayés. Mais du côté des enseignes de la distribution locale, un patron d’une enseigne locale indique que des collègues ayant fait la demande auraient vu leur dossier perdu, d’autres auraient reçu une part minime de l’aide. Le dossier transport ne devrait pourtant pas être négligé dans son impact sur les coûts finaux. À Marie-Galante, même le sucre de Marie-Galante revient plus cher sur l’île qu’en Guadeloupe continentale du fait de ces coûts de transport  car il part pour être ensaché puis revient avec trois coûts de transport en plus. Autre point soulevé par un patron de grande distribution locale, le fait de devoir tenir les prix pendant un an. Avec la volatilité des coûts de transport, dans le contexte actuel de guerre en Ukraine et de prix fluctuants des carburants ainsi que les matières premières, la faisabilité d’un Bouclier Qualité Prix dans un tel contexte reste à voir, sur d’aussi petites surfaces, en demandant aux derniers maillons de la chaîne de faire un effort. « Et nous ne pouvons pas vendre à perte », conclut ce chef d’entreprise.

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