Nous avons appris le décès de M. Euzèbe Cornano. Porté en terre le jeudi 15 juin au très joli cimetière de bord de mer de Saint-Louis. L’ancien marin-pêcheur et fabricant de sacs en bambou qui devait célébrer ses 95 ans dans quelques semaines, était une bibliothèque vivante de l’artisanat local.
Nous avions commencé à filmer son savoir-faire et nous avions même diffusé une première vidéo de la recherche des bambous en septembre 2022.
Voilà le lancement plutôt léger que nous avions écrit pour la diffusion de la vidéo:
« Aller chercher des bambous avec M. Cornano! »
M. Euzèbe Cornano a 94 ans. Cet ancien pêcheur fut également un fabricant de nasses en bambou et ces dernières années, il s’est spécialisé dans la fabrication de sacs en bambou que Foufougong appelle les Kabanas (cabas nasse). On distillera dans de prochaines vidéos la suite de ce que nous apprenons à son contact.
M. Cornano était quelqu’un de droit, de profond et de léger à la fois, sans forcer il vous adressait un commentaire philosophique sur la vie et l’éducation au milieu d’une conversation innocente qui restait imprimée car adressée avec bienveillance.
Un savoir-faire marie-galantais qui disparaît?
Nous espérons que ce savoir-faire continuera avec d’autres personnes curieuses de son art. Nous avons d’ailleurs filmé plusieurs dizaines de minutes de film en sa compagnie afin d’expliquer la fabrication de ces sacs qui plaisent beaucoup. À Foufougong, nous avons d’ailleurs tenté de créer des ponts avec des personnes volontaires et prêtes à apprendre. Tentatives qui ne se sont pas avérées fructueuses par manque de temps surtout. Car cela demande du temps.
Quoiqu’il en soit M. Cornano a inventé son propre matériel. Et sur d’autres produits il a même apporté des améliorations techniques. Sur le Salako, il a inventé un système de couverture interchangeable. Idée géniale! Au fil de nos publications sur ses produits (et pourtant on en a pas fait beaucoup), des personnes extérieures à la Guadeloupe ont exprimé leur souhait d’apprendre. Ce savoir-faire constitue une base de l’artisanat marie-galantais qu’on aimerait voir se développer. De quelles façons, on ne sait pas et ce n’est peut-être pas à nous de le dire en tant que média. Une chose est sûre les anciens nous quittent petit à petit et emportent avec eux leurs connaissances, leur expérience, leur philosophie de vie. Nous devrions tout faire pour en garder le maximum car à chaque fois que M. Cornano partageait c’était avec une étincelle dans les yeux qu’il montrait ce qu’il avait pris des années à maitriser. Merci aussi à Foufouy’ sa femme adorable, elle aussi gardienne de son héritage. Le couple nous a toujours accueilli avec gentillesse et amitié.
Merci à vous deux et à la famille Cornano.