Lors du black–out électrique qu’a connu Marie-Galante, il y a quelques semaines, c’était l’un des seuls points de lumière dans cette zone de l’arrière-pays de Grand-Bourg. À peine quelques semaines avant, le commerce Jeff Alimentation tenu par Noéma Lapilus Catalan venait de bénéficier d’un programme de la Région pour les énergies renouvelables. C’est le seul commerce à Marie-Galante à en bénéficier d’ailleurs. Un programme réservé aux professionnels qui existe depuis 2017 mais qui est encore mal connu de beaucoup.
Depuis quelques semaines, c’est une vraie révolution qui a lieu à Moringlane. En journée, cette petite supérette de proximité en pleine zone rurale grand-bourgeoise emmagasine l’énergie solaire, à travers des panneaux photovoltaïques installés sur son toit. L’énergie est stockée dans des batteries lithium. La centrale produit 30 kilowatts heure par jour ce qui couvre ses besoins journaliers qui oscillent entre 15 et 20kwH. Le reste est stocké. De jour, la supérette est à 100% autonome et à 60% autonome la nuit grâce à l’énergie redistribuée le soir qui sert à alimenter l’éclairage mais aussi la consommation importante des congélateurs de la supérette. Et ça, ça veut dire beaucoup car Noéma était presque asphyxiée par les factures d’électricité. « Je payais jusqu’à 500 euros mensuels d’électricité et en plus avec le passage au nouveau compteur, ça avait encore augmenté. Tout cela menaçait la survie de mon entreprise», indique-t-elle. Mais quand la cheffe d’entreprise a voulu chercher une solution afin de réduire les dépenses en énergie de sa structure et qu’elle commence à se renseigner pour des aides au niveau des collectivités, elle a quelques difficultés à obtenir les informations. Pourtant, sans les aides, s’équiper ainsi lui aurait coûté entre 45 000 et 50 000 euros. Des fonds européens existent mais sans la pugnacité de cette commerçante, elle n’en aurait pas profité.
Le parcours du combattant…
« J’ai frappé à diverses portes et on m’a dit qu’il n’y avait pas d’aides. J’ai demandé à des entreprises spécialisées, aux personnels de la Région et même à des élus de la Région qui m’avaient indiqué que ça n’existait pas. J’ai donc dû aller chercher dans les textes et j’ai découvert que la collectivité peut aider mais seulement les professionnels ». En effet, un fonds Feder existe et permet d’aider dans une fourchette comprise de 45 à 80% les commerces qui veulent s’équiper. Tout est alors déclenché au niveau du Service des énergies Renouvelables de la collectivité Régionale. «Je suis tombée sur un administratif qui m’a bien encadrée, sans cette personne je n’aurais jamais eu cette aide», indique Noéma. Au niveau du service, un cadre en charge explique que depuis 2017 environ, et encore plus avec le passage d’Irma et de Maria, la Région a mis en place un programme qui permet de soutenir les petits commerces de proximité, les épiceries, les pharmacies, les petites unités hospitalières, …tout cela fait partie d’un programme qui développe la résilience du territoire », précise-t-il. De nombreux bâtiments ont déjà profité de ces aides, des bâtiments innovants de la ZAC de Dothémare, le Monoprix de Basse-Terre, des immeubles de Jarry entre autres. Tout le programme de l’éclairage public de 22 communes de la Guadeloupe permettant de passer en éclairage led a été financé par ces fonds Feder mobilisés pour l’énergie. Et permettant aux communes de faire des économies substantielles sur leur facture d’électricité. La Région connaît actuellement un nouveau programme opérationnel qui va emmener ces fonds européens jusqu’en 2027. Une nouvelle vague d’appels à projets va bientôt être lancée.
PHOTO NOEMA : Noéma Lapilus-Catalan a souhaité s’équiper avec un matériel lui permettant d’être en quasi-autonomie électrique afin de diminuer sa facture d’électricité.
MATERIEL : Une centrale photovoltaïque d’une puissance de 30kwh est installée sur le toit reliée à des batteries lithium qui permettent de stocker l’énergie. L’installation de ce matériel coûteux est aidé par la Région en direction des professionnels.