L’APAEI dans la tourmente : structures fermées et bénéficiaires qui trinquent

Depuis le 26 septembre dernier, 28 bénéficiaires sont privés de ce qui faisait office d’accueil de jour à Marie-Galante. L’APAEI (Association des Parents et Amis des Enfants Inadaptés) explique tout faire pour survivre alors que les fonds de la DEETS (la Direction de l’Economie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités) soit 1,8 Million d’euros  ne seraient toujours pas alloués. Dans ces temps compliqués, c’est donc une activité financée par les fonds de l’APAEI depuis 2014 qui a été purement et simplement stoppée. Certaines structures de l’APAEI sont quant à elles fermées : le Spa Opal à Grande-Savane, le magasin Nature et Bio non loin du collège. Une trentaine de contrats ont été arrêtés depuis le 1^er octobre dernier.

Les effets de la situation financière de l’APAEI continuent de se faire sentir. Le 14 juin dernier, l’association avait choisi de se manifester car depuis 2020, les agréments ont du mal à être renouvelés et donc les fonds publics. (Faire le point sur cette affaire en relisant l’article du 15 juin dernier)  Mais depuis, si l’ARS a régularisé ses apports de fonds, la DEETS, elle, non. Cette situation commencerait à impacter selon la direction générale de l’APAEI des services tels que le service assimilé « accueil de jour » financé sur fonds propres de la structure depuis 2014. Pour un forfait mensuel de 150 euros, les bénéficiaires étaient  accompagnés trois fois par semaine. Au programme : activités manuelles, cuisine, jardinage et des sorties à la plage.  2 150 000 euros auraient été injectés dans cette action  depuis 2014.  La structure tente d’obtenir une aide des instances notamment le Conseil Départemental. Pour l’instant, sans succès.

Ce mercredi 26 octobre, ils étaient une trentaine sur la place de la mairie à attendre la sortie de la délégation qui a pu rencontrer la Présidente de la CCMG, le Dr Maryse Etzol, également élue au Conseil Départemental. On écoute Anne-Marie Jermidi, dont les cousines souffrent de handicap mental.

Des bénéficiaires qui ne sortent plus 

François, 25 ans, énumère les activités qu’il faisait lors de ces sorties. Mais ça c’est du passé. Selon Augustin, son papa, François ne sort plus vraiment de la maison. Même constat pour Muriel Noël qui est famille d’accueil pour Sylvie, 50 ans. « Ça leur fait du bien mais quand ils ne font pas d’activités, ça les renferme ».  Renélise Vérin, 55 ans, quatre enfants dont deux garçons souffrant de retard mental, faisait partie des parents qui participaient même aux sorties. « On va à la plage, il y a des sorties, des activités manuelles. Ah oui, c’était bien. il faudrait que ça revienne », confie cette maman. Mais pour l’instant, l’APAEI tente de couper dans ses dépenses devant faire face à une situation financière compliquée.

Des structures sont déjà fermées

Une situation qui impacte d’autres parties de cet organisme du microcosme marie-galantais. Une trentaine de contrats n’ont pas été renouvelés début octobre.  Le magasin Nature et Bio est fermé. Même sort pour le spa Opal, situé à Grande-Savane. En parallèle, il est à rappeler que l’ouverture d’une enquête a été confirmée mi- juin par le Parquet de Pointe-à-Pitre, sur des faits d’escroquerie organisée, détournements de fonds publics, travail dissimulé et blanchiment de fonds, nous apprenait Guadeloupe la 1ère le 14 juin dernier en précisant même que le Groupe Interministériel de recherches avait été saisi de l’enquête. Ce qui signifie que les moyens de la Police Nationale, de la Gendarmerie, de l’URSSAF, de la Douane, de l’inspection du travail et des Services Fiscaux travaillent conjointement. En attendant, Nadine Pélage, la directrice générale de l’APAEI,  affirme qu’elle n’a pas été encore entendue dans le cadre de cette affaire.