Des arrosoirs, un tuyau, des seaux, voilà ce qu’ils avaient pour combattre les flammes qui ont ravagé un appartement de cette résidence SIG du quartier de Desmarais à Saint-Louis. Ce dimanche, vers 11h45, les pompiers de Marie-Galante ont été déclenchés sur ce sinistre. Selon le Lieutenant Laguerre, le chef de caserne de Marie-Galante, ils prennent 18 minutes pour arriver de la caserne située à l’autre bout de l’île aux Basses. Des hommes sont appelés en renforts. Ils se retrouvent à six pompiers sur les lieux. Une vingtaine de minutes, c’est à peu de choses près ce que les habitants ont estimé moyennant le temps d’être déclenché par le centre opérationnel basé en Guadeloupe Continentale. « On ne peut clairement pas aller plus vite. On vient avec un camion qui transporte 3000 litres d’eau et il faut prendre des précautions », indique-t-il. 18 minutes, c’est un temps réglementaire vu la distance mais quand des flammes imposantes mangent une pièce et menacent le reste de l’habitation, ça peut paraître très long. La population dénonce surtout encore une fois le fait de devoir appeler en Guadeloupe continentale pour donner l’alerte à des pompiers en local. « Quand on dit par exemple en face du Crédit Agricole de Saint-Louis à quelqu’un de la Basse-Terre, on vous demande des informations superflues qui font perdre du temps alors que si on l’expliquait à un pompier d’ici, ce serait sans doute déclenché plus vite », fait remarquer un témoin. Heureusement, les voisins de cette résidente ne sont pas restés les bras ballants. Une chaîne de solidarité s’est formée afin d’éteindre l’incendie et ils y sont parvenus.
Une chaîne de solidarité impressionnante
« Les voisins franchement, ils ont super bien réagi. Sans se poser de questions, c’était naturel. Les gens sont passés avec des seaux, des arrosoirs, ce qu’ils avaient », décrit Sylvain, un habitant de la résidence qui était alors tranquillement en train de regarder la deuxième partie de TéléFoot quand il a dû interrompre son programme dominical pour aller arroser un matelas en feu. Ils sont alors une douzaine dans le feu de l’action. Pour sa part, il a fait équipe avec un autre voisin. Tous deux se sont attaqués au foyer situé dans la chambre à l’arrière du logement. « J’étais avec un voisin en train d’envoyer de l’eau directement dans la chambre qui était incendiée. On est passés par la maison d’une autre voisine absente. On a pris son tuyau et on a balancé de l’eau directement sur les flammes. Le matelas était en feu, l’armoire aussi, la porte est tombée, la fenêtre métallique aussi, les persiennes ont explosé, il y avait de la fumée partout », énumère Sylvain, qui décrit des flammes importantes. « Il y avait du monde à l’avant aussi qui essayait de ne pas trop faire d’appel d’air dans la maison » (pour ne pas alimenter le feu).
« Quand les pompiers sont arrivés, il n’y avait presque plus rien à éteindre », confie Sylvain. En effet, le Lieutenant Laguerre confirme que « les flammes importantes avaient déjà été combattues et il restait de la fumée. En tout cas, je dis bravo aux riverains », conclut le chef des pompiers.
À souligner que selon un premier témoignage, le feu serait parti d’une spirale anti-moustiques qui aurait déclenché le départ de feu dans les draps ou des tissus en se propageant au reste de la maison qui se retrouve inhabitable. La locataire, une femme d’une vingtaine d’années a été admise à l’hôpital car elle a inhalé des fumées. D’ici lundi matin, le CCAS de la ville de Saint-Louis va être mis dans la boucle afin d’organiser éventuellement un relogement en attendant une remise en état de l’habitation.