Jeudi 1er décembre, la journée de lutte contre le Sida était relayée à Marie-Galante. Une action permise grâce au Rotary Club de Marie-Galante et au Club Soroptimist de Marie-Galante qui ont sollicité le Corevih et l’association Aides. Ce sont donc plusieurs journées de présence de ces interlocuteurs en matière de prévention Sida qui sont rendues possibles. Vendredi, une matinée d’informations était organisée au lycée Hyacinthe Bastaraud à Grand-Bourg qui a ouvert ses portes aux bénévoles. Le thème: « comment se protéger des IST? » (Infections sexuellement transmissibles) ? Dans la salle Sophie Glorieux, il y a là des terminales, des secondes, des CAP. Certains sont actifs sexuellement mais ne se protègent pas systématiquement.
Ecoutez ces élèves qui avouent « faire n’importe quoi »
INFO en + : En plus de ceux que l'on peut trouver chez l'assistante sociale ou l'infirmière du lycée, des préservatifs gratuits, on peut aussi en récupérer au niveau du camion INFO SANTÉ qui dépend du CHSM ( Centre Hospitalier Sainte-Marie).
Des comportements à risques qui se mêlent avec une activité accrue de certains jeunes. Une situation connue du personnel enseignant et encadrant au vu tout simplement du nombre de jeunes filles enceintes. Mme Suzy Martias-Dorville,
Mais pour se prendre en charge, il faut aussi connaître son statut vis-à-vis de la maladie. Et sur ce point, jeunes ou moins jeunes, ont encore du travail. Surtout en Guadeloupe, où l’épidémie continue. Jean-Claude Maced, responsable de l’association Aides Guadeloupe/ Saint-Martin/ Martinique et vice-président du Corevih, coordination régionale du VIH le rappelle, en Guadeloupe, près de 600 personnes ne connaissent pas leur statut VIH et continuent de contaminer d’autres personnes.
Un film tel que Philadelphia avec Tom Hanks et Denzel Washington, sorti en 1993, a pu éveiller en son temps sur la stigmatisation des malades du Sida, mis à l’écart du monde du travail, évités et traités comme des citoyens de seconde zone y compris dans les hôpitaux au début de la maladie.
Les temps ont changé aujourd’hui, on peut vivre normalement même infecté par le virus mais c’est au coût d’un traitement quotidien et à vie. Quand on est malade, une règle existe désormais : « si la charge virale est indétectable, la maladie est intransmissible », est-il même floqué sur le t-shirt des intervenants.
Mais ce n’est possible que si on est soigné et suivi. On peut vivre normalement mais il faut se faire dépister et se protéger au maximum afin d’éviter une contamination.
Robert, 72 ans, se fait dépister
Le dépistage gratuit était proposé hier soir (vendredi 2 décembre) à Saint-Louis. Le camion INFO SANTé était stationné sur la place de la mairie. Il n’y avait pas foule mais nous avons rencontré Robert, 72 ans, qui a une vie sexuelle active. Il confie se protéger et surtout faire des dépistages réguliers. On l’écoute
Un autotest VIH, c’est aussi une solution qui existe en France depuis 2015. Un autopiqueur, une goutte de sang, du diluant et vous avez le résultat. Ces autotests sont vendus principalement en pharmacie mais également sur internet sur des sites agréés.
Pour Corinne Besnier, intervenante au niveau du camion INFO SANTé, on a souvent des idées reçues en matière de VIH-Sida à Marie-Galante en pensant que la maladie ne circule pas. Or, évidemment elle circule.
Le camion de dépistage est présent à Marie-Galante à l’année. Aujourd’hui, on peut vivre avec le virus présent dans son organisme, avoir des enfants, des rapports non-contaminants pour les autres. Encore faut-il être pris en charge. Si ce n’est pas le cas, on peut développer la maladie des années durant sans le savoir et contaminer d’autres personnes.