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Club Med 2 : loueurs fermés, population pas au courant, comment Marie-Galante passe à côté d’un voilier d’exception

Club Med 2 : loueurs fermés, population pas au courant, comment Marie-Galante passe à côté d’un voilier d’exception

Samedi 17 décembre, le Club Med 2 a jeté l’ancre dans la baie de Saint-Louis sous les yeux écarquillés des habitants.  Le yacht est un habitué de l’île authentique et revient religieusement depuis plusieurs années, mais là, aucune information n’a été diffusée à la population à l’avance. Les autorités du tourisme semblent s’être réveillées la veille afin d’organiser l’accueil à terre. C’était tout de même la première escale de la saison de la période post-Covid du plus grand voilier au monde.  Il faut débourser entre 2000 et 4000 euros pour embarquer sur ce paquebot au luxe non ostentatoire, d’un chic indéniable, à taille humaine et aux clients aisés qui ne regardent pas à la dépense. Un gâchis incompréhensible ?

Le planning du seul navire de croisières annoncé à Marie-Galante cette saison est disponible en ligne, mis au calendrier du Comité des Iles du Tourisme publié et diffusé il y a plusieurs mois. Les dates n’ont pas bougé. Selon toute vraisemblance, une réunion manquée entre les instances du tourisme (CTIG-OTMG)et patatras : c’est tout le territoire amnésique qui oublie une escale jusqu’à il y a quelques jours. Bref, tout le monde a raté le coche. Pourtant, on ne peut pas dire qu’on croule sous les demandes de paquebots ou de yachts. C’est le désert à côté des voisins Saintois qui eux voient leur carnet de croisières rempli. Les Saintes ont même dépassé Pointe-à-Pitre en terme de nombre d’escales depuis 2019. Pour info, le Club Med 2 va repasser par Marie-Galante les 3 janvier et 17 janvier prochains. Trois escales en tout.

Un yacht rénové

187 mètres de long, 184 cabines, le yacht n’a rien à voir avec les villages flottants qui arrivent à Pointe-à-Pitre. Et samedi, ils étaient environ 160 passagers à bord. À rappeler que le Club Med 2 est un paquebot de luxe qui vient d’être rénové et a d’ailleurs changé de prestataire de gestion. Avant, c’était Vship, maintenant, c’est l’allemand CCS, Columbia Cruise Services qui gère la partie technique et l’armement du Club Med 2.  Exit le mobilier lourd  à la manière d’un vieux gréement, le tout a laissé la place à une décoration plus légère, aux coloris pastels, d’inspiration de ces magazines de déco d’été au « look » plus jeune et plus branché, tout en restant classique à la façon d’une piscine Molitor.  Avec ses deux piscines en eau de mer, son spa, son club nautique, le Club Med 2 est un véritable bol d’air frais dans la croisière et sa renommée pourrait être utilisée par Marie-Galante pour rayonner auprès de cette clientèle dans un salon du tourisme. Certaines années, la population avait pu monter à bord afin de déjeuner mais là, rien n’a pour l’instant été organisé.

Le bateau, une fois parti de Funchal, une ville de l’île de Madère (Portugal) joue à fond la carte de l’île qui a inspiré Laurent Voulzy la fameuse « Belle-île en Mer, Marie-Galante »

Alors il vaut mieux ne pas décevoir et pourtant…

 

Une escale complètement passée sous les radars des officiels locaux

AMBIANCE. Samedi matin, 8h, sur le port de Saint-Louis, Damien et sa compagne Mylène, touristes venant de Paris, sont étonnés. Ils s’apprêtent à prendre la navette le St Germain en direction des Saintes et ils voient le Club Med 2 au loin en train d’appareiller. « Mais je ne comprends pas, il devrait y avoir un village pour l’accueillir», lance Damien, désabusé. Certains professionnels, observant de loin, râlent aussi. « On n’était pas au courant », dit un transporteur privé. Qu’il se rassure, il n’était pas le seul. Une délégation locale devait monter à bord. Du moins, 13 personnes étaient sur la liste présentée aux autorités du bateau étaient attendues par l’équipage du yacht. Mais dans le rush des derniers jours, finalement aucun élu ni de la CCMG, ni de l’Office du Tourisme, ni de la mairie de Saint-Louis ne s’est présenté. Il faut le dire, sans doute prévenus trop tard. Seules trois personnes y compris Foufougong sont effectivement montées à bord.

Il est environ 8h52 quand la navette du Club Med 2 qui est en fait un « beacher », une barge qui peut accoster directement sur la plage, fait route vers le littoral. Le groupe Karukera Steelband a été réservé par le CTIG au dernier moment. Yanis Roset est venu spécialement de Capesterre-Belle-Eau. Il a été prévenu deux jours avant. Il n’y aura pas de quadrille cette fois, plus local aux yeux de certains, mais le prestataire multiple champion du monde de steelpan donne une bonne démonstration de son savoir-faire. Certains passagers prennent même plaisir à faire une initiation. Sur 160 personnes, un groupe de 32 passagers seulement est parti en excursion. Au programme: le Château Murat, des distilleries…et retour sur le bateau pour le déjeuner. Pour le reste de ceux qui sont descendus, ce sera Saint-Louis la destination finale car les locaux des loueurs sont…fermés.

 

Et voilà ce couple de Niçois, un brin remontés car ils se retrouvent à pied. Pas pratique pour aller visiter Gueule Grand-Gouffre. Foufougong les a croisé comme échoués en centre-ville.

« On attendait beaucoup… tout est fermé. Il faut faire un plan tourisme et que les ministres viennent pour autre chose que de couper des rubans »

Et déjà qu’ils ne viennent même pas les couper…me dis-je sur le coup.

En ville, certains rares tirent leur épingle du jeu mais encore faut-il qu’ils aient un produit qui peut correspondre à la clientèle du Club Med 2. C’est le cas de la Galerie d’art de Siberil Rey. Laurence Moreau a vendu pour près de 900 euros de statues d’art en 15 minutes. Son travail est d’ailleurs reconnu à l’échelle internationale et vient d’avoir une nouvelle publication dans le Catalogue des meilleurs artistes de l’année 2023. Et ça, des pièces reconnues à l’international qui peuvent prendre de la valeur, cotées et publiées dans des magazines spécialisés, ça a l’air de bien leur plaire.

 

Pour finir, afin de préparer ce reportage sur la croisière à Marie-Galante en cette période d’activité de ce secteur, nous n’avons trouvé qu’un interlocuteur:

Philippe Bavarday, agent maritime qui prend l’escale en mains. Interrogé sur la façon dont le secteur de la croisière était organisé à Marie-Galante, il répond sans ambages:

En cherchant quelle autorité gérait la croisière sur l’île, toutes les routes menaient à Philippe Bavarday qui nous a d’ailleurs permis de monter à bord du bateau et explique travailler sur cette escale pour le compte d’une société privée, la Société Guadeloupéenne de Consignation et de Manutention (SGCM), basée à Jarry.  Au niveau des autorités du tourisme et des ports de Marie-Galante, on n’en savait pas davantage sur l’organisation. En tentant de contacter un responsable du Port Autonome, aucune réponse à ce jour. Personne à part le représentant de société privée ne semble au fait de ce qu’il se passe.  Philippe Bavarday reconnaît lui-même aller au-delà de ses prérogatives afin d’assurer l’escale. Quand on sait que la croisière peut être une première étape vers un prochain séjour dans l’une des destinations proposées, peut-être faudrait-il que le sujet « croisières » soit pris à bras-le-corps par tous les responsables. C’est ce qui se passe à peu près partout où il y a de la croisière dans l’archipel.

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