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Un septuagénaire sauvé de la noyade aux Basses : pourquoi une cagnotte a-t-elle été lancée ?

Un septuagénaire sauvé de la noyade aux Basses : pourquoi une cagnotte a-t-elle été lancée ?

Pas de canot de sauvetage chez les pompiers, les assurances sont aux abonnés absents…

Vous avez peut-être vu passer cette cagnotte Leetchi sur les réseaux sociaux. En ligne depuis dimanche dernier, elle a déjà récolté un peu moins de 2000 euros sur la jauge de 14 000 euros demandés. Il s’agit de donner pour aider la famille de Michel Soutarson à rembourser Jean-Paul Créantor, un bon samaritain qui a participé au sauvetage du septuagénaire de la noyade, le samedi 21 novembre dernier, au niveau de la passe des Basses.

Son bateau « Belle Mémée » a subi d’importants dommages lors d’une opération de secours à laquelle il a participé. Un homme de 70 ans, deux autres personnes (une en kayak et l’autre équipée de palmes) et Jean-Paul Créantor, partis pour le secourir, se sont tour à tour retrouvés en danger dans la passe et n’ont pu en sortir qu’après plusieurs heures à se débattre.

Le résumé des faits ici dans le texte explicatif de la cagnotte Leetchi décrit le comportement héroïque des intervenants.

Rencontré lundi soir (30 novembre), à son domicile des Basses, Jean-Paul Créantor reste philosophe. Il n’aurait pas pu agir autrement. Même s’il regarde son bateau avec tristesse. Lessivée la Belle Mémée. Elle a failli couler.

Le moteur est hors d’usage. Le poste de pilotage a subi plusieurs chocs. Il ne reste plus de câble ni instruments de navigation en état de marche. La coque présente des dommages importants à plusieurs endroits.

Ce n’est que grâce à des courants favorables et à l’aide de tiers qui ont tracté l’embarcation que La Belle Mémée a pu être ramenée. Un bateau comme celui-ci refait à neuf il y a cinq ans coûte 15 000 euros sans le moteur. Il faut rajouter 7000 euros pour le moteur.

Plusieurs actes héroïques

Ce jour-là, aussi bien, le fils de Michel Soutarson qu’Anne-Céline Thiéry, Jean-Paul Créantor et des pêcheurs du coin ont participé à ce sauvetage à des degrés divers. Et même les pompiers qui empruntent le bateau de pêche d’un riverain ont outrepassé leur intervention pour aller au secours du septuagénaire. Tous font preuve d’entraide et d’héroïsme. Pour les trois principaux protagonistes qui partent à la rescousse du septuagénaire, on ne parle pas de quelques minutes à l’eau mais bien d’heures, pris dans la machine à laver de la passe des Basses à la rescousse de Michel Soutarson. Car la passe des Basses c’est 12 mètres de profondeur, 20 mètres de large et des vagues déferlantes ainsi que des courants forts qui peuvent vous aspirer vers le large en très peu de temps. Ils n’ont pu en sortir qu’en suivant les courants sur le kayak qui les a ramenés vers le rivage.

Une belle histoire mais un pêcheur a perdu l’usage de son bateau alors comment en est-on arrivés là ?

Pourquoi aucune assurance ne peut intervenir ?

Du côté de l’assurance de Michel Soutarson, le septuagénaire secouru, selon Stéphanie Fonrose, sa nièce, témoin et auteure de la collecte Leetchi, la responsabilité civile de l’assurance de son oncle ne joue pas dans ce cas.

« On nous a fait comprendre auprès de l’assurance que si le bateau était la cause de l’accident, l’assurance pourrait jouer pour réparer les dégâts causés sur l’embarcation mais en l’occurrence ce n’est pas le cas », affirme Stéphanie Fonrose.

Pour ce qui est de l’assurance de Jean-Paul Créantor.

Il affirme que son contrat est une police de base et non tous risques qui ne lui permet pas d’être remboursé en cas de participation à ce type d’opération.

« La GMF ma proposé de me faire un geste commercial parce que je suis client depuis plus de 30 ans mais ça ne couvrira pas les frais. Loin de là », a-t-il confié.

Pourquoi les pompiers sont arrivés sans aucun moyen d’intervention maritime ?

Selon les informations collectées, un appel de secours émanant d’un particulier a été enregistré à 15h20 à la caserne des Basses. À noter que selon Stéphanie Fonrose, un appel aurait été passé approximativement plusieurs dizaines de minutes plus tôt mais aucun élément précis ne permet pour l’instant de contredire avec exactitude l’heure donnée par les pompiers. Les pompiers alertent le Crossag à 15h24. Le Crossag étant l’organisme basé en Martinique qui coordonne ce type d’opérations de sauvetage en mer. Et à 15h28, les pompiers des Basses sont sur place. Cela fait alors plus d’une heure et demie qu’une tentative de  sauvetage est en cours. Il y a déjà quatre personnes à l’eau.

Stéphanie Fonrose, sur le rivage craint le pire : « On voyait les têtes apparaître et disparaître. On en voyait une puis trois puis deux, on pensait qu’on allait perdre quelqu’un ce jour là. C’était horrible ».  

Les pompiers, dépourvus de moyens d’intervention maritime, sont  alors partis avec un pêcheur à bord de son bateau pour porter secours aux quatre personnes qui se débattent dans les flots, alors que la Belle Mémée a chaviré. L’un des pompiers a plongé pour permettre de remorquer le bateau de Jean-Paul Créantor. À noter que ce 21 novembre, sur les deux pompiers formés « sauveteurs aquatiques» que comptent les effectifs marie-galantais, aucun n’est de garde ce jour-là et les deux pompiers qui se sont portés au secours de ces personnes se sont eux-mêmes mis en danger.

De plus, le canot de sauvetage léger des pompiers est indisponible. Une panne de moteur a été signalée depuis plusieurs mois. Le Crossag contacté a donné quelques informations partielles et non confirmées pour l’instant par la Préfecture de Martinique sur l’engagement du Dragon sur cette opération. Or, sur place, aucun témoin n’en parle. Stéphanie Fonrose confie : « Ils étaient en ligne avec le Cross et l’hélicoptère était prêt à décoller mais comme il y a eu plusieurs moments où on pensait qu’ils étaient tirés d’affaire… » . Alors peut-être a-t-il été question de l’engager mais il n’est pas parti vraisemblablement.

Mon oncle est pétri de culpabilité

Stéphanie Fonrose, nièce du miraculé

Y a-t-il une solution pour permettre à Jean-Paul Créantor d’être remboursé  ?

Selon Stéphanie Fonrose, il y a peut-être une solution en faisant appel à un statut particulier.

« Mon oncle est pétri de culpabilité parce qu’il se rend compte que des gens se sont mis en danger et qu’il y a eu des dégâts mais qu’il n’ a pas les moyens financiers d’y répondre ». Le seul cadre juridique qui permet aux collectivités d’intervenir est celui de « contributeur occasionnel du service public ». « J’aurais aimé que la communauté de communes puisse intervenir. Je vais solliciter les instances publiques comme la Préfecture ou encore le Conseil Régional. Je vais mener des actions pour solliciter des fonds publics », annonce Stéphanie Fonrose.

Reste à savoir si ce statut peut être évoqué pour cette situation.

Dans un cas comme dans l’autre, il est inimaginable pour les protagonistes, de rester sans rien faire en de pareilles circonstances.

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