Depuis une quinzaine de jours environ, les pétards et autres détonations créées par des bouteilles remplies d’un mélange d’acide et d’aluminium dérangent le calme habituel des après-midis dans le bourg de Grand-Bourg. Et même jusque devant la gendarmerie, «sans doute par provocation », nous dit l’adjudant-chef Calon, le chef de la brigade de Marie-Galante. Des jeux dangereux et interdits qui pourraient durer encore quelques semaines.
« Nous rappelons que c’est illégal de détenir tout engin explosif qu’il s’agisse de pétards ou de bombes artisanales. Cela peut affecter leur intégrité physique s’ils sont à proximité quand ça explose», prévient le gendarme. Le message n’a pas dû bien passer auprès de certains lycéens car on entend les détonations dans le bourg à côté de commerces et des bureaux des services culturels. Des cadavres de bouteilles plastiques éventrées jonchent le sol occasionnellement, accompagnés de déchets d’emballage alimentaire. Le tout laissé à côté de l’église ou encore à proximité du stade de l’autre côté de la ville. Ce sont visiblement des spots de jeux dangereux. Ici, les photos ont été prises au niveau des bancs situés à proximité du stade de Grand-Bourg.
Non loin de l’église, une riveraine excédée décrit l’ambiance de ces jeux dont l’existence remonterait à quelques années déjà. Tout ce qu’on sait c’est que Youtube compte nombre de ces vidéos de fabrication de bombes artisanales. Peut-être est-ce la source de cette mode…Ce qui est sûr c’est que ces activités génèrent des déchets laissés sur place, en plus de la pollution sonore
Nous sommes allés rencontrer ces lycéens, auteurs de ces détonations. Ils sont installés sur un banc en pierre à côté de l’église de Grand-Bourg dont les alentours, une fois ces jeux assouvis, n’ont plus rien d’immaculé. Tout pendant que nous leur parlions, l’un d’entre eux a lancé un pétard non loin de deux dames qui passaient à proximité ce qui a déclenché une réaction évidente.
Merci au passage à ces jeunes d’avoir accepté de témoigner. Ils sont encore très abordables et semblent plutôt tuer l’ennui. Peut-être qu’une sensibilisation (si ce n’est déjà fait) devrait être réalisée par les parents ou au niveau des établissements. Et si ces élèves qui apparemment aiment la chimie trouvaient une façon plus utile d’en faire ? Ils ont l’air fascinés par la réaction mais ça y est, on a compris que ça explose. S’ils pouvaient passer au cours de désagrégation chimique des corps qui permet de comprendre comment une bouteille plastique se dégrade dans la nature et qu’il suffit ô miracle de la mettre à la bonne benne pour qu’elle soit recyclée. Ça aussi, c’est une sacrée réaction chimique. Un miracle qui se passe chaque jour pour le verre et le plastique quand ils sont bien triés et non souillés.
