C’est « la Cuvée Carol ». Ça sonne bien et ça fonctionne…Carol Samson, ancienne commerciale de Bielle s’est lancée depuis quelques mois dans les bouteilles d’exception en cuvée spéciale à son nom ou plutôt son prénom. En gros, Carol achète des bruts de fût à son ancien employeur, Bielle, et reconditionne puis commercialise à travers son entreprise « Ti Boutik à rhums » (la boutique spécialisée dans les spiritueux située au port de Grand-Bourg) sous l’appellation « Carol ». Sa première cuvée est sortie le 21 mai dernier. Partie en trois jours avec ses 252 bouteilles.
Voilà d’ailleurs ce que la cheffe d’entreprise en disait en juin dernier alors qu’il n’en restait plus une seule à la vente au prix de 100 euros environ.
Bois de palettes récupérées, poncées, brulées pour prendre en compte l’environnement et limiter l’empreinte carbone : le packaging était déjà pensé et travaillé.
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« Pour éviter de faire venir des emballages de l’hexagone. Le packaging est réalisé par l’association APAEI-Kanawa à Saint-Louis à travers un chantier d’insertion », précise -t-elle avec entrain.
La deuxième cuvée avec ses 248 bouteilles risque de prendre le même chemin à partir du 9 juillet. Le single cask de cette deuxième cuvée est un jumeau du précédent.
Cette fois, le packaging est encore différent et encore plus soigné. Une toile de jute a remplacé la palette.
La tendance des cuvées spéciales: vers une démocratisation
Les cuvées spéciales sont à la mode depuis quelques temps déjà. Ce qui intéresse tant les amateurs de rhums dans ce type de produits ? la rareté. Le nombre restreint de bouteilles. On voit d’ailleurs clairement le nombre global de bouteilles indiquées sur chaque contenant mis en circulation puisque c’est nu-mé-ro-té. De quoi se sentir à part, exclusif.
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Il y a un véritable engouement pour ces cuvées spéciales. Le plus souvent, selon un observateur averti de ce monde, donner son nom à une cuvée spéciale était l’adage réservé à « des membres de la famille des distillateurs comme la Cuvée Homère chez Clément ou JR chez Reimonenq ».
Mais de plus en plus, certaines idées iconoclastes fonctionnent commercialement comme la cuvée qui porte le nom du groupe de rock « The Bolokos » pour Montebello. En 2018, ce rhum blanc titrait à 76degrés comme 1976, l’année de naissance du punk. Le nombre de bouteilles ne dépasse pas 943 unités. En 2019, il titrait à 77,7degrés.
Mais il ne faudrait pas non plus que les cuvées deviennent tout sauf « spéciales ».
D’ailleurs Carol prévient:
« Tout le monde ne peut pas sortir un rhum à son nom »
Celle qui vient de lancer ses cuvées est de plus en plus contactée par des amateurs de rhum qui veulent suivre ses pas et faire sortir des bouteilles de rhums portant leur patronyme.
« Ce n’est pas donné à tout le monde non plus. Il faut les commercialiser. Le rhum est quelque chose de très réglementé. Il faut pouvoir écouler les bouteilles», prévient-elle.
Et au-delà, il s’agit également de ne pas scier la branche de « rareté » et d’exception sur laquelle la cuvée spéciale est assise. Autrement, cette veine plus commerciale aux prix accessibles, perdrait tout son intérêt.