Ces photos d’une pêche réalisée par un pêcheur basé aux Basses nous sont parvenues ce samedi 22 octobre en début de soirée. Il s’agirait vraisemblablement d’un requin Mako d’1,90m, cousin du grand blanc puisqu’ils font, tous les deux, partie des Lamnidés. L’occasion de mieux connaître ce requin fascinant, véritable machine de course des océans, également appelé Requin Taupe-bleu, et dont la pêche est interdite dans nos eaux. Tout transbordement même de l’animal mort est interdit.
Contrairement aux requin blanc, requin-bouledogue et requin-Tigre, le Mako n’est pas considéré comme dangereux pour l’homme. Lui, il est plutôt connu pour rester loin des côtes et avec ses pointes à 70km/h, c’est assurément le requin le plus rapide au Monde. Il doit constamment nager pour que l’eau traverse ses branchies. On considère qu’au cours de sa vie (30 ans environ) il peut ainsi parcourir jusqu’à 15 fois le tour de la Terre, nous dit le magazine Géo
Par ailleurs, nous remercions au passage le pêcheur professionnel Christophe Perry, pêcheur réunionnais, qui nous a répondu très vite sur une demande d’identification du spécimen.
Un corps d’athlète
Le requin Mako a une forme particulière, un museau conique, de larges fentes branchiales pour la portance, et des nageoires caudales triangulaires pour la poussée. Selon les sources, il pourrait aussi réguler sa température interne d’une dizaine de degrés au-dessus de celle de l’eau ».
Ainsi chauffés, ses muscles produisent une puissance phénoménale.
Pour exemple, sa technique de chasse serait assez unique. Il sortirait des profondeurs en voyant une proie à la surface, se propulsant à toute vitesse et pourrait alors sauter à plusieurs mètres de hauteur jusqu’à 6 mètres avant de replonger dans l’eau.
Rapide en course mais lent en reproduction
Cet Usain Bolt des profondeurs est classé d’après l’UICN, comme « en danger » sur la liste rouge des espèces menacées.
En cause : la surpêche. Sa chair et ses ailerons sont prisés. Il faut dire aussi qu’il n’atteint sa maturité sexuelle qu’entre 17 et 19 ans. Pas très rapide en reproduction. La gestation est estimée durer entre 15 à 18 mois.
Nous n’avons pas encore réussi à contacter le pêcheur pour en savoir plus sur le lieu de la pêche.
Un requin qui ne doit pas être pêché dans les eaux de l’Atlantique
L’association Kap Natirel, contactée durant le week-end, nous a fait un retour lundi 24 octobre sur le statut exact du requin mako, également appelé le requin taupe-bleu. Un texte réglementaire de l’Union européenne disponible ici en section 3 article 25 stipule ceci : « il est interdit de détenir à bord, de transborder ou de débarquer des carcasses ou des parties de carcasses de requin taupe-bleu de l’Atlantique Nord, capturés dans les pêcheries de la zone de la convention CICTA. Cette zone en question, là voilà. Selon Océane Beaufort, coordinatrice du Réseau requins des Antilles françaises (REGUAR), ce texte européen remis à jour tous les ans en janvier stipule que même en cas de capture accidentelle, » le requin doit obligatoirement être rejeté à la mer qu’il soit mort ou vivant ».
La zone CICTA
Photos Whatsapp
