Une tortue imbriquée a été retrouvée les quatre pattes ligotées et attachée à un arbre dimanche 28 août dans l’après-midi sur le littoral Saint-Louisien dans une zone retirée, à l’Anse Coq. Grâce à l’intervention d’une touriste de passage dans l’île qui a fait cette découverte et a photographié la scène avant d’aider la tortue à reprendre le chemin de la mer, c’est la première fois qu’une telle preuve de braconnage peut être diffusée.
C’était le premier séjour de Marie (prénom d’emprunt) à Marie-Galante, venue faire une randonnée dans la nature. Installée en Guadeloupe depuis quelques mois, elle a voulu découvrir le sentier qui part de la chapelle Sainte-Thérèse et faire la boucle qui passe par l’Anse Coq. Au retour, elle s’est écartée du chemin et s’est retrouvée dans un sous-bois, à environ 50 mètres du rivage et y a trouvé une tortue dans une position délicate.
« La plus grosse tortue que j’aie jamais vue. Sa carapace devait faire un mètre de long », confie celle qui tombe nez à nez avec cette scène d’un animal retourné sur le dos, très mal en point, dont les quatre pattes sont attachées et une partie de la corde reliée à un arbre. Nous avons pu recueillir le témoignage de Marie. Elle explique comment elle a dénoué minutieusement les liens qui retenaient cette tortue puis elle l’a basculée pour la remettre sur ses pattes avant de l’inciter à regagner la mer. Le tout en craignant d’être surprise par de potentiels braconniers. Un témoignage rare :
SONDAGE Et vous, vous auriez fait quoi?
Marie en est persuadée : « ce n’était pas une tortue qui s’est emmêlée dans des cordes qui trainaient. J’ai d’ailleurs gardé la corde avec moi pour que le ou les responsables ne puissent pas l’utiliser pour attacher de nouveau la tortue s’ils la rattrapaient ».
La tortue est-elle repartie ?
L’ONF s’est rendu sur place ce mardi sur les indications de la jeune femme et n’a pas retrouvé l’animal. «Cela permet d’espérer que cette tortue imbriquée a regagné la mer après avoir été libérée », nous dit-on. Marie nous a communiqué deux photos: une alors que la tortue est encore sur le dos à moitié détachée grâce à son intervention et une autre alors que la tortue a réussi à se remettre sur ses pattes. Alors pourquoi des braconniers voudraient-ils attraper une tortue imbriquée venue pondre? Ses écailles seraient impossibles à vendre car il n’y a aucun débouché possible précise –t-on à l’ONF. La chair est potentiellement toxique car les imbriquées se nourrissent d’éponges, rappellent les services. Ces actes qui s’apparentent à du braconnage et au dérangement de l’espèce sont punis de peines pouvant aller jusqu’à deux ans de prison et 150 000 euros d’amende.
