Dimanche 18 septembre, au matin, dans une rue du centre-ville de Grand-Bourg. Un homme de 63 ans a été attaqué par trois chiens dont deux American Staff qui ont réussi à sortir de la maison de leur propriétaire. Mordu au mollet et à la cuisse, c’est grâce à l’intervention d’une infirmière libérale que l’homme a pu être emmené aux urgences. Témoignages.
Camille Brouta reste encore choqué. Dimanche dernier, vers 5h30, cet artisan peintre bien connu, emprunte une rue parallèle à son domicile alors qu’il fait sa balade matinale sportive. Face à trois chiens, c’est grâce à l’intervention d’une infirmière libérale qu’il parvient à s’extirper des crocs de ces animaux.
Ecoutez plutôt son témoignage
« J’ai gueulé, j’ai gueulé…quand je tentais de courir, ils couraient après moi. Partout était fermé ».
« Les chiens étaient prêts à me dévorer. Elle m’a protégé avec sa voiture ».
Foufougong a contacté l’infirmière qui n’a pas hésité à venir en aide à M. Brouta
INFIRMIÈRE, LA BONNE SAMARITAINE
« Ils étaient en furie. Pour lui venir en aide, ça m’a pris une quinzaine de minutes »
« Je l’ai vu au niveau du carrefour et j’ai aperçu les chiens qui l’attaquaient. À un moment, il est tombé au sol. Un chien a bondi sur lui, il s’est relevé et s’est mis contre le mur. J’ai alors baissé la vitre et lui ai dit de ne pas bouger puis d’ouvrir la portière et de sauter dans la voiture.Et c ‘est comme ça que j’ai réussi à le mettre dans la voiture et à l’emmener aux urgences. C’était assez long quand même. Je l’ai aidé pendant un quart d’heure. Chaque fois, ils essayaient de bondir sur lui et moi je faisais marche avant et marche arrière avec la voiture pour les écarter. Ils étaient en furie, ils aboyaient », témoigne la professionnelle de santé.
Le propriétaire de deux des chiens a accepté de nous répondre
« Ce sont des chiens de défense pas des chiens d’attaque »
(Nous ne donnerons pas son identité ni les noms de ses chiens)
Le propriétaire de deux animaux a accepté de nous parler. Il s’agit d’American Staff de catégorie 2. « Ce sont des chiens de défense et non des chiens d’attaque », précise-t-il. L’autre animal est la chienne d’un ami qu’il gardait pour le week-end. Il s’agit d’un Staffie, un Staffordshire Bullterrier, un animal plus petit.
Attention : les photos ne représentent pas les chiens en question. Il s ‘agit d’images d’illustration. Source Wikipédia.
« Ces animaux ont déjà vu la brutalité de l’être humain »
« Je n‘étais pas chez moi. Les chiens étaient à l’intérieur de la maison. Ils ont sans doute réussi à ouvrir de l’intérieur. Je ne ferme pas la porte de la maison à clé. La femelle est un animal que j’ai trouvé il y a trois ans en campagne là où je m’occupe de mes animaux. Elle rôdait autour de mon élevage. En réalité, j’avais déjà eu quelques animaux tués et je voulais l’éliminer puis un jour, je me suis retrouvée nez à nez avec elle et j’ai vu qu’elle n’était pas agressive. Elle avait juste peur, je l’ai apprivoisée. Depuis, la chienne a eu plusieurs petits dont un âgé d’un an et demi, l’autre chien impliqué. Lui aussi a une histoire lourde. Il y a quelques mois, ce jeune chien a disparu durant une semaine. « Il a fini par revenir mais quasi-aveugle. Il avait sans doute pris un jet d’eau de javel ou autres dans les yeux, ce qui le rend plus méfiant. Il a depuis retrouvé la moitié de sa vue donc ce sont des animaux qui ont déjà vécu la brutalité de l’homme », décrit le propriétaire qui affirme qu’il assumera « la responsabilité des actes de (s)es animaux ».
Celui-ci confirme qu’il y a déjà eu des cas d’agressivité de la chienne quand elle a mis bas, par peur, pour protéger ses petits quand des individus qu’elle ne connaissait pas rentrait dans le domicile.
Quant au statut de ces chiens, il précise avoir fait des demandes pour faire des tests d’aptitude mais que le vétérinaire, au vu du comportement des animaux, « avait dit que ce n’était pas forcément nécessaire ». « Mes chiens sont pucés, vaccinés, muselés quand il le faut. Ils ne sont pas dressés à l’attaque ».
« Je veux que ces chiens soient détruits »
Ce sont les mots de Camille Brouta qui exprime par là son intention que les chiens impliqués dans son attaque soient euthanasiés.
Le jeune propriétaire se dit surpris de cette prise de position de la victime qui ne correspond pas à ce qu’il lui avait été spécifié après l’attaque.
« Je ferai le nécessaire pour que ça ne se reproduise plus. Je suis prêt à assumer les conséquences de leurs actes. Pour moi, la sécurité de l’être humain, c’est primordial. J’ai proposé de payer de ma poche pour les soins dont il aura besoin », conclut le jeune homme. Pour l’instant, l’affaire en est là.
